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Fontenilles après la révolution

Comme dans la plupart des communes, le soulèvement populaire va frapper le village et renverser les symboles d’une monarchie à l’agonie.

En 1792, le marquis,Josep-Hubert de La Roche-Fontenilles, propriétaire d’une grande partie des terres communales quitte son château-fort pour s’exiler en Allemagne.

Ce fut, dit-on, une épicière du nom de Catherine Reynis qui monta sur la toiture du château et jeta bas les premières tuiles. La démolition dura plusieurs années et les matériaux furent vendus aux enchères par lots devant la porte de l’église.

Cette même année, Fontenilles rachète ses charges vénales de maire.

Le premier édile officiel de la commune sera: Jean Sacareau.

Dès lors, le village fait partie d’un canton où Sainte Foy de Peyrolières et St Lys sont en concurrences. Finalement St-Lys sera déclaré Chef-Lieu du canton. Le fils du marquis Auguste–Pierre-Fulbert qui n’avait que 13 ans lors de son premier exil est de retour. Mais en 1796 il émigre en Espagne et ne reviendra que 2 ans plus tard.

Il est l’instigateur du procès que cette famille entame contre la municipalité. Il souhaite récupérer certaines propriétés confisquées : bois, fossés et immeubles. Il confiera ses intérêts à sa sœur, Sophie restée au pays. Après les campagnes napoléoniennes, il prendra une retraite méritée et décédera à Nevers à l’âge de 77 ans. Il est le dernier seigneur ayant habité Fontenilles. Sophie de La Roche - Fontenilles, célibataire et rentière demeurant à Toulouse sera la dernière héritière de cette famille.

Elle entreprend les démarches nécessaires afin d’acquérir quelques biens qu’elle estimait indûment perdus.

Animée d’une volonté farouche, elle investira près de 60000 francs de sa fortune personnelle et 35000 francs prêtés par son frère pour retrouver son patrimoine perdu. Nous sommes déjà dans la période napoléonienne. La terrible conscription vide la campagne des hommes valides et bride l’essor économique. En février 1809, Fontenilles doit fournir 16 hectolitres d’avoine et en juillet, 30 quintaux de foin. Le maire Mr Bézard est contraint de se rendre à Toulouse afin de trouver des fonds nécessaires auprès d’un prêteur. A ces tracas s’ajoutent les courriers de la sous-préfecture dénonçant le comportement des conscrits réfractaires.

Les lettres officielles l’obligent à procéder aux arrestations des déserteurs qui disparaissent dans la nature grâce à la passivité (et la bienveillance) des élus locaux. Toutefois la plupart s’enrôlent afin de débloquer des situations familiales compliquées et tenter l’aventure dans les armées impériales.

C’est le cas de Jean Dasque, qui trouvera la mort le 6 mai 1813 à l’hôpital de Saragosse pendant la campagne d’Espagne, il n’avait que 22 ans.

En 1814, la commune est frappée par la fameuse bataille de Toulouse où les armées du maréchal Soult harcelées par celles de Wellington se retrouvent dans la région. Leur passage est source de malheur et de désolation. Dans son livre de raison, Benjamin de Gennes, propriétaire de la

métairie de Cantalauze, écrit cette année – là :

« Le passage des armées anglaises est une calamité pour le domaine. Ils bivouaquent dans la cour de la ferme et coupent tout le bois ! ».

D’autres fontenillois comme les demoiselles Assié se plaignent des vols commis par les troupes alliées sur

leur propriété. Elles estiment les pertes en céréales à 110 francs et n’obtiendront qu’un léger dégrèvement. Après ces années difficiles, les habitants s’organisent peu à peu autour du bourg où les métiers de la terre sont la principale ressource économique. La forêt de Bouconne, qui s’étend sur les terres de l’Espêche et de St Flour, apporte le bois nécessaire à la construction de la mairie et de la première école grâce à l’initiative du maire Mr De Gilède.

Il entamera également des travaux de réparations de l’église et des ponts.

En 1830, la vente du bois permet de financer le procès qui oppose la commune aux héritiers De Laroche - Fontenilles. L’affaire portera de rudes c

oups aux finances du village et à la santé de son maire Iréne de Lalanne.

D’autre part, cette vaste étendue de chênes permet aux bûcherons, charbonniers et autres charpentiers de tirer leur épingle du jeu. Toutefois ils seront à la base d’un déboisement (abusif) qui provoquera la disparition de la forêt. En une quarantaine d’années, les 200 hectares du bois de l’Espêche disparaîtront et la terre défrichée sera dès lors mise en fermage par les municipalités successives et cela jusqu’en 1983. Avec les travaux des champs, la vigne reste aussi la culture idéale dans la partie Est de la

commune que les terrains graveleux favorisent sans trop de contraintes. Charles Vieu, instituteur, indique qu’en 1883 le produit de la récolte en vin s’élève à environ 11515 hl.

Des fermes s’implantent aux quatre coins du village dans lesquelles l’élevage très divers prospère et fait vivre de nombreuses familles.

La terre est labourée à la charrue, tirée par des bœufs, des chevaux ou des mulets. L’assolement est triennal : blé, avoine et jachère. Les céréales réussissent dans les terrains situés à l’Ouest. Les prairies naturelles en bordure de l’Aussonnelle produisent la luzerne qui donne un revenu appréciable. L’amélioration des voies de communication favorise les grandes métairies comme celles de Cammartin, Cantalauze, Génibrat, Capéran, Carget...etc, où les grandes familles prospèrent et font travailler tout un monde rural disponible(!) et corvéable (tâcherons, brassiers, fermiers...etc):

De Ségouffin, avocat au Parlement et Juge ; De Tournier, capitoul ; Bellon de Chassis, ingénieur et maire ; Bergeron De Charron, ingénieur ; Maraval, ingénieur et Conseiller Général. La vie active prend une réelle expansion au milieu du XIXème siècle et les travaux les plus importants sont réalisés dans le village. Ainsi le cœur du bourg se transforme avec l’achat et la démolition des dépendances de l’ancien château-fort attenant à l’église. Les deux ponts

enjambant les douves féodales sont consolidés

et facilitent la circulation depuis la route principale de St Lys jusqu’au hameau de Berdoulet.

Cette nouvelle voie d’accès permet aux deux moulins installés sur les hauteurs des Starguets de

tourner toutes voiles dehors. La vie paroissiale étant particulièrement active, la municipalité construit un nouveau presbytère.

Deux ans plus tard la première classe des garçons voit le jour au rez-de-chaussée de la mairie qui sera depuis, le cœur des principales décisions communales.

En 1880, comme la population avoisine les 500 habitants, on décide de construire l’école des filles qui abrite aujourd’hui le Club du 3°âge et le logement de l’institutrice.

Dès lors, avec les métiers de la terre on voit apparaître une boulangerie, une boucherie, une épicerie, deux cabarets, mais aussi des forgerons, des charrons et autres artisans.

On découvre même dans les archives, une prison(!) communale. Un temps où l’activité joint à la solidarité seront les racines d’une économie indispensable à l’évolution de la commune et à l’installation des futurs fontenillois.Place-de-la-Liberté-1024x710

 

 



18/02/2021
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